
4 questions à Fernand Gontier, ancien Directeur central de la Police aux Frontières (P.A.F.) en France et Directeur honoraire de la Police nationale française
- Fernand Gontier, vous êtes l’ancien Directeur central de la Police aux Frontières (France) et vous intervenez à la prochaine session de formation de l’A2M à Monaco sur le thème de l’action des polices aux frontières. Quel est le lien avec le monde de la mer et des océans ?
La frontière maritime présente des caractéristiques différentes des frontières aérienne et terrestre. Ses spécificités rendent les contrôles, et surtout la surveillance, particulièrement difficiles. J’ai choisi d’évoquer des cas pratiques rencontrés sur le terrain.
Je propose de présenter aux auditeurs deux exemples illustrant une immigration massive par voie maritime affectant la France : la Manche et Mayotte, avec des contextes et des défis très différents, comme une frontière communautaire avec des problématiques de solidarité et de responsabilité européennes et une frontière ultra-marine. Ces situations permettent d’appréhender tous les aspects des flux migratoires maritimes comme le trafic de migrants , les technologies et moyens nautiques , la coordination entre services, la coopération internationale, les aspects juridiques, le sauvetage en mer…
- Le contrôle des frontières en milieu maritime est-il un sujet de préoccupation majeur ?
90% de l’immigration irrégulière qui arrive en Europe utilise 4 routes migratoires maritimes. Ainsi la mer offre des opportunités mais aussi des dangers pour la vie des migrants. On estime qu’il y a 2000 morts par an en Méditerranée. C’est aussi un « marché » juteux pour les trafiquants de migrants.
Enfin, on ne peut parler de migration sans évoquer les relations diplomatiques avec les pays de départ et de transit. Les routes migratoires maritimes sont complexes à neutraliser au regard de nombreuses règles juridiques discutées, voire discutables, afin de concilier les droits des migrants et la protection des frontières.
Sur le plan opérationnel, la surveillance maritime soulève de nombreuses difficultés : prévention des départs et mises à l’eau, étendue des zones et espaces à surveiller, détection des embarcations, interception et transfert vers les installations portuaires… Par ailleurs, l’immigration clandestine par voie maritime est un sujet de prédilection et d’engagement pour les organisations non gouvernementales .
- En termes de formation ou de transmission de connaissances, quel est l’objectif recherché de cette intervention vis-à-vis des candidats ?
L’objectif est de sensibiliser l’auditoire aux défis pour les services de contrôle et de surveillance des frontières maritimes (50 000 kilomètres pour l’Union Européenne et 18 000 pour la France en Europe et Outre-Mer).
Il s’agira également de présenter les services compétents, leurs missions et leurs moyens sans oublier de réfléchir sur des pistes d’amélioration tant pour la préservation de nos frontières que pour la vie des migrants leurrés par le mirage de l’immigration sans risque et d’un eldorado. Les défis sont devant nous et il faut savoir que selon les projections moyennes de l’ONU, plus d’1 humain sur 3 sera sera africain en 2100.
Le défi migratoire est économique, climatique, politique et humanitaire. Les crispations politiques apparaissent sur ce sujet avec des solutions souvent simplistes et irréalistes.
- Auriez-vous quelques conseils ou recommandations à soumettre aux candidats avant cette formation s’ils veulent se documenter sur des sujets aussi intéressants ?
Il ne sera pas possible d’épuiser le sujet lors d’une table ronde qui doit faire la part à de nombreuses interrogations suivies de réponses précises. J’ai tenté de répondre à ces questions et plus largement sur des aspects méconnus du contrôle des frontières et de la lutte contre l’immigration irrégulière dans mon dernier ouvrage, paru en 2024 : la face cachée de l’immigration aux Editions Baudelaire.
On peut consulter par ailleurs le code frontières Schengen et ses annexes (les modalités générales des vérifications du trafic maritime, le contrôle des navires de croisière et de la navigation de plaisance, de la pêche, des marins) dont l’espace a été créé il y a exactement 40 ans cette année, le règlement Frontex Règlement (UE) 2019/1896 et enfin le futur pacte migratoire européen pour l’asile et la migration qui sera mis en oeuvre en 2026.
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