4 questions à Melina Kertusha, ancienne participante à la 1ère session de formation de l’A2M

Que deviennent-ils ?… Melina Kertusha est une des pionnières ayant participé à la première session de l’A2M en juillet 2024 à Monaco. Elle nous explique ce que ces 2 semaines de formation lui ont apporté, tant en termes de connaissances acquises que de rencontres intéressantes.

• Melina, pouvez-vous vous présenter rapidement ?

J’ai 24 ans, je viens de Durrës, une ville portuaire située sur la côte adriatique en Albanie. Depuis plusieurs années, je travaille au port de cette ville, dans une compagnie maritime grecque, Ventouris Ferries, qui assure des liaisons entre l’Albanie et l’Italie. Je travaille dans le domaine financier, plus exactement sur les aspects économiques et logistiques du transport maritime.

En parallèle de mon activité professionnelle, je viens tout juste de terminer un Master 2 en Management et Administration des Entreprises à l’Université de Nantes, dans le cadre d’un programme international dispensé à l’ESFAM, à Sofia. C’est ce double parcours, à la fois académique et professionnel, qui m’a poussée à m’intéresser de plus près aux grands enjeux liés à la mer et à l’économie maritime.

• Comment avez-vous découvert l’Académie de la Mer de Monaco et pourquoi avoir participé à sa première formation en juillet dernier ?

Grâce à Monsieur Nicolas Mainetti, qui était à l’époque le directeur de l’ESFAM. Il connaissait mon intérêt pour les questions maritimes et m’a recommandé cette formation à l’Académie de la Mer de Monaco en me disant que ce serait une excellente opportunité pour moi.

J’ai immédiatement été intéressée, d’abord parce que je travaille dans le secteur maritime et que je voulais élargir mes compétences au-delà de l’aspect purement financier, mais aussi parce que cette formation proposait une approche interdisciplinaire : économie de la mer, droit maritime, diplomatie, géopolitique, protection de l’environnement marin, etc.

Ma motivation venait aussi de mes projets futurs : je souhaite, à long terme, contribuer au développement durable du secteur maritime en Albanie, un pays qui possède une façade maritime importante, mais dont le potentiel reste encore largement sous-exploité.

• Que retenez-vous de cette formation, de ce que vous avez appris, des intervenants et des personnes que vous avez rencontrées ?

Cette formation m’a profondément marquée, aussi bien sur le plan intellectuel que personnel. Elle a dépassé toutes mes attentes. Chaque jour était structuré autour de thématiques précises, avec des interventions de haut niveau assurées par des experts venus de différents horizons : chercheurs, économistes, juristes, diplomates, représentants d’organisations internationales, etc.

L’un des moments forts pour moi a été la première table ronde sur l’économie de la mer. J’ai eu la chance d’écouter des experts comme Jean-Marc Douguet, Pierre Failler, Esther Regnier ou Martin O’Connor.

J’ai aussi beaucoup apprécié les visites de terrain, notamment au Musée océanographique de Monaco, à l’Organisation Hydrographique Internationale (OHI, qui m’ont permis de voir concrètement comment les connaissances et les politiques se traduisent sur le terrain.

Sur le plan humain, cette formation a aussi été une expérience inoubliable. Vivre deux semaines à Monaco, dans un environnement aussi stimulant, entourée de jeunes professionnels venus de différents pays, a été extrêmement enrichissant. J’ai rencontré des personnes exceptionnelles, comme Monsieur Laurent Anselmi, directeur de l’Académie, Laure Brovelli, Mathilde Abla Abalo, ainsi que tous les participants.

Je me souviens d’échanges avec certains camarades de promotion, comme Flora Ginocchio, secrétaire générale des Explorations de Monaco, avec qui j’ai eu des conversations très intéressantes à Monaco mais aussi en Albanie. Ces moments d’échange, tant professionnels qu’humains, ont rendu cette expérience unique et ces rencontres ont créé un véritable réseau de professionnels engagés autour de la mer.

• En quoi cette formation a-t-elle influencé votre parcours professionnel ?

Cette formation m’a donné une nouvelle perspective sur le secteur maritime, bien au-delà de mon expérience dans l’industrie du ferry. J’ai découvert des thématiques auxquelles je n’avais jamais été exposée auparavant, comme le droit international de la mer, la gouvernance des ressources marines. Cela m’a permis de mieux comprendre les interactions entre les enjeux économiques, environnementaux, juridiques et géopolitiques.

Aujourd’hui, ces connaissances m’aident à enrichir ma réflexion dans mon travail quotidien, mais surtout à imaginer la suite de mon parcours. Je me sens beaucoup plus consciente des défis globaux liés aux océans, et j’ai envie de contribuer à des projets qui intègrent cette dimension de durabilité et de responsabilité. Cette formation a aussi renforcé ma volonté de m’impliquer davantage dans la valorisation et la protection des eaux albanaises, qui représentent un atout stratégique pour mon pays. J’espère à l’avenir pouvoir participer à des initiatives concrètes dans ce sens, que ce soit à travers des projets de développement local, des collaborations internationales ou même des engagements politiques.

Enfin, en participant à cette formation, j’ai aussi reçu plusieurs propositions de travail et j’en suis bien sûr extrêmement reconnaissante.