5 questions au Professeur Guillaume St-Onge, conférencier intervenant à la prochaine formation de l’Académie de la Mer

Le Professeur Guillaume St-Onge, Directeur de l’Institut des sciences de la mer (ISMER) de l’Université du Québec à Rimouski (UQAR), est l’un des conférenciers intervenant à la prochaine formation de l’Académie de la Mer – Promotion Prince Rainier III. Interview.

Q1 – Pouvez-vous nous présenter vos domaines d’expertise, vos travaux et votre parcours en quelques phrases ?

Je suis professeur à l’ISMER depuis 2004 et directeur de cet institut depuis 2020. Plus important institut de recherche universitaire francophone en sciences de la mer en Amérique, l’ISMER regroupe une importante masse critique de chercheurs et d’étudiants d’horizons disciplinaires variés qui se consacrent à la découverte et à l’avancement des connaissances sur les milieux marins et côtiers dans une perspective de changement climatique et de développement durable. Titulaire de la Chaire de recherche du Canada en géologie marine, j’ai la chance d’explorer nos océans et d’examiner les fonds marins et leurs sédiments à l’aide de techniques de pointe en laboratoire et lors de nombreuses missions océanographiques menées le long de la côte est canadienne, dans l’Arctique, dans les Petites Antilles et dans l’hémisphère Sud, ainsi que dans des lacs et des fjords. Mes travaux permettent de réaliser d’importantes percées sur les risques naturels, la stratigraphie quaternaire (la période la plus jeune de l’histoire de la Terre) et les changements climatiques des hémisphères Nord et Sud.

Avant d’être nommé directeur de l’ISMER, j’ai été le premier directeur du Réseau Québec maritime (RQM) et de l’Institut France-Québec pour la coopération scientifique en appui au secteur maritime (IFQM). Aujourd’hui, je préside le conseil d’administration de Reformar, l’organisme qui gère les navires de recherche Coriolis ll, Lampsilis et Louis-Edmond-Hamelin pour la communauté scientifique canadienne et je siège aux conseils d’administration ou comités aviseurs de plusieurs organismes en sciences de la mer ou en recherche au niveau québécois, canadien et international dont le Fonds de recherche du Québec – Nature et technologie, Amundsen Science et le réseau pancanadien MEOPAR.

Q2 – Sur quels sujets allez-vous intervenir lors de la formation de l’Académie de la Mer à Monaco en juillet prochain ?

Je vais intervenir sur l’importance d’explorer nos océans et de les cartographier dans un contexte de développement durable et d’économie bleue. Je vais aussi parler de risques naturels, dont les séismes et les tsunamis.

Q3 – En termes de sensibilisation et de formation, quel sera l’objectif de cette intervention vis-à-vis des candidats ?

Sensibiliser les candidats au fait que les océans occupent 71 % de la surface de la Terre et que ceux-ci restent méconnus. Je vais montrer comment on les cartographie et comment ces données servent ensuite à reconstituer les risques naturels dans diverses régions côtières du monde. Je vais donner des exemples de données hydrographiques, géophysiques et d’archives sédimentaires d’érosion côtière, de séismes et de tsunamis historiques et préhistoriques au Canada, aux Petites Antilles, au Chili, en Nouvelle-Zélande et au Japon, notamment à partir des travaux de recherche de ma Chaire de recherche du Canada en géologie marine.

Q4 – Selon vous, quel est l’intérêt pour les candidats de développer leurs connaissances sur ces sujets ?

Vous serez peut-être surpris d’apprendre que de nos jours, la Lune et quelques planètes sont mieux cartographiés que les fonds marins de notre propre planète ! Explorer et cartographier les fonds marins sont à la base d’une gestion durable de leurs ressources, tout en permettant de déterminer les risques naturels, la variabilité naturelle du climat, la biodiversité, etc.